La dégradation des terres et la désertification constituent des contraintes majeures au développement économique et social. Afrique, où le secteur agricole, qui représente 35% du PIB et occupe une très large partie de la population active, est handicapé par la dégradation des sols et la désertification, phénomènes exacerbés par des changements climatiques déjà très perceptibles et une forte pression démographique.
La Convention des Nations-Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD, UNCDD en Anglais) est la dernière des trois conventions de Rio à avoir été adoptée. Elle a été adoptée à Paris, deux ans après le Sommet de Rio, le 17 juin 1994.
Entrée en vigueur en 1996, la CNULCD est conçue pour « mettre en place un partenariat mondial visant à enrayer et à prévenir la désertification et la dégradation des terres et à atténuer les effets de la sècheresse dans les zones touchées, afin de concourir à la réduction de la pauvreté et au respect durable de l’environnement ».
Elle se fonde sur l’idée que les solutions aux problèmes de désertification et de sècheresse doivent émaner des populations touchées, soutenues par des partenariats entre parties prenantes nationales et internationales.
La CNULCD compte 194 parties : 193 pays et l’UE.
Les principaux groupes de Parties sont : Groupe des pays touchés : Pays dont la totalité ou une partie des terres sont touchées par la désertification. On y retrouve l’ensemble des pays africains, notamment les pays sahéliens.Groupe des pays développés : Pays développés et organisations économiques régionales composées de pays développés.
Par ailleurs, la mise en œuvre de la CNULCD est déclinée pour cinq régions, chacune désignée dans une Annexe : (1) Afrique, (2) Asie, (3) Amérique latine et Caraïbes, (4) Méditerranée du Nord et (5) Europe centrale et orientale.
UNCCD s’articule autour de l’objectif de développement durable numéro 15 à sa cible 3 qui vise « D’ici à 2030, lutter contre la désertification, restaurer les terres et sols dégradés, notamment les terres touchées par la désertification, la sécheresse et les inondations, et s’efforcer de parvenir à un monde sans dégradation des sols. »
Sa treizième Cop s’est tenue du 6 au 16 septembre 2017 à Ordos (Chine) lors de laquelle, 113 pays avaient convenu de définir des objectifs concrets assortis d’indicateurs précis pour réhabiliter davantage de terres et inverser la dégradation des ressources terrestres du monde avec le nouveau Cadre stratégique de la CNULD 2018-2030.
Il est l’engagement mondial le plus complet pour parvenir à la neutralité en termes de dégradation des terres afin de restaurer la productivité de vastes étendues de terres dégradées, améliorer les moyens de subsistance de plus de 1,3 milliard de personnes et réduire les impacts de la sécheresse sur les populations vulnérables.
La Conférence a également vu naître le premier fonds mondial du secteur privé dédié à la mise en œuvre des ODD. Connu sous le nom de Fonds de neutralité de la dégradation des terres, il constituera une source de capital transformateur réunissant des investisseurs publics et privés pour financer des projets visant à restaurer les terres dégradées, qui apportent des avantages environnementaux, économiques et sociaux.
Le Fonds pour la neutralité de la dégradation des terres (LDN) a été officiellement lancé au cours de la COP13 avec un objectif initial de 100 millions USD (première clôture). Le fonds LDN est un véhicule d’investissement unique en son genre qui tire parti des fonds du secteur public pour mobiliser des capitaux du secteur privé pour des activités de gestion durable des terres et de restauration du paysage dans le monde entier.
120 chefs d’État et de gouvernement ont assisté à la présentation du Fonds LDN au One Planet Summit. Le Fonds est devenu l’une des initiatives soutenues par le Sommet, la protection des ressources terrestres et hydriques contre les effets du changement climatique étant le deuxième des douze engagements du Sommet.
Pourquoi la Neutralité en matière de dégradation des terres?
La désertification menace les moyens de subsistance d’un milliard de personnes dans plus de 100 pays, et chaque année 12 millions d’hectares de terres arables sont perdues en raison de la désertification. L’étendue et la gravité de la dégradation des terres dans le monde entier combinées à l’impact du changement climatique, à la croissance démographique et à une demande croissante pour les ressources naturelles, appelle à une action immédiate et ferme. De nombreux liens directs existent entre la NDT et les objectifs de développement durable, comme l’éradication de la pauvreté, la sécurité alimentaire, la protection de l’environnement et l’utilisation durable des ressources naturelles. durable des sols est maintenant acté. Ce véhicule, également promu par le mécanisme mondial de la CNULCD et articulé autour de l’Objectif de Développement Durable (ODD) numéro #15.
Qu’est-ce que la Neutralité en termes de Dégradation des Terres?
La douzième session de la Conférence des Parties à la CNULCD (COP 12) a défini la NDT comme « un état où la quantité et la qualité des ressources terrestres nécessaires au soutien des fonctions et services écosystémiques et au renforcement de la sécurité alimentaire restent stables ou augmentent au sein d’écosystèmes et d’échelles spatio-temporelles spécifiques ». La NDT est une idée simple et un outil puissant. Il s’agit de sécuriser suffisamment de ressources naturelles saines et productives en évitant autant que possible toute dégradation et en restaurant les terres qui ont déjà été dégradées. De meilleures pratiques de gestion des terres et une meilleure planification de leur utilisation permettant d’améliorer la durabilité économique, sociale et écologique pour les générations actuelles et futures sont au cœur de la NDT.
Le programme de définition des cibles de NDT : Comment le processus a-t-il commencé ?
Les politiques et programmes pour stopper et inverser la dégradation des terres ont longtemps souffert de l’absence d’un objectif global clair et de cibles quantitatives, assorties d’échéances, pour guider l’action et mesurer les progrès réalisés. La douzième session de la Conférence des Parties de la CNULCD (COP 12) a décidé d’intégrer les ODD et la cible 15.3 sur la Neutralité en matière de dégradation des terres (NDT) dans la mise en œuvre de la Convention et inviter les pays à formuler des cibles volontaires pour atteindre la NDT d’ici 2030.
Qu’est-ce que le programme de définition des cibles de NDT ?
Plus de 100 pays se sont engagés à fixer des cibles de NDT avec le soutien du programme de définition des cibles de NDT (LDN TSP), dirigé par le Mécanisme mondial. Ce programme est actuellement soutenu par divers partenaires bilatéraux et multilatéraux, qui appuient les pays à faire du concept de NDT une réalité d’ici 2030, en fournissant des outils pratiques et des orientations pour la définition de cibles volontaires de NDT, accélérant la mise en œuvre de projets et programmes transformatifs, conduisant à des changements positifs.
La rédaction.