Les pays développés se sont engagés à mobiliser 100 milliards de dollars par an pour les efforts d’atténuation et d’adaptation au changement climatique dans les pays en développement. Cependant, la moitié de ce montant risque d’aboutir à des prêts. C’est comme, vu par certains experts des négociations climat, endommager la voiture de quelqu’un, et après lui donner un prêt pour payer les réparations.
Selon le récent rapport conjoint des banques multilatérales de développement en 2016, ils ont engagé collectivement 27 milliards de dollars en financement climatique l’année dernière, soit 4% sous forme de dons. Dans un rapport à la COP22, Oxfam a estimé que les équivalents de subvention du total des finances publiques déclarées (moyenne de 2013 et 2014) pourraient être aussi faibles que la moitié du total de 41 milliards de dollars. Si ces chiffres sont augmentés, les pays en développement ne recevront que 50 milliards de dollars de subventions ou d’équivalents (de prêts) sur les 100 milliards promis.
Est-ce que cela répond réellement aux attentes des pays en développement? Certains donateurs déclarent leurs prêts à leur valeur nominale et n’accordent pas d’équivalent. Ils signalent également une forte proportion de prêts dans leurs deuxièmes rapports bisannuels soumis au Secrétariat de la CCNUCC. La France a indiqué que seulement 2% étaient fournis sous forme de dons, le Japon 5% et l’Allemagne 45%. D’autres pays tels que la Norvège, la Suède, le Danemark, la Suisse et le Canada ont estimé que leur financement climatique était exclusivement constitué de subventions.
A la COP23, la question suscite de vivement débats entre les acteurs. Certains suggèrent que les parties conviennent de lignes directrices comptables qui garantissent que les rapports biennaux des pays calculent l’équivalent-subvention des instruments non-subvention, de sorte que ce qui est comptabilisé comme financement climatique corresponde plus à la valeur nette effective de l’atténuation et de l’adaptation au changement climatique.
R.A