En préparation à la 22ème Conférence des Parties de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements Climatiques (COP22), il s’est tenu une Conférence Internationale sur l’Eau et le Climat (CIEC) du 11 au 12 juillet dernier à Rabat au Maroc, sur le thème : «Sécurité hydrique pour une justice climatique». Organisée conjointement par le Ministère Délégué chargé de l’Eau du Royaume du Maroc avec le Ministère Français de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer et le Conseil Mondial de l’Eau, cette conférence a pour objectif principal de plaidoyer pour mieux positionner l’eau au premier plan des négociations de la COP22 et des dispositions de mise en œuvre opérationnelle de l’Accord de Paris, issu de la COP21.
Réunissant environ 650 acteurs (politiques, institutionnels, scientifiques et techniques et de la société civile) cette conférence a été pour les communautés de l’eau un signal fort lancé pour mobiliser le monde entier autour des enjeux liés à l’eau face aux Changements climatiques.
Pour Mme Charafat Afailal, ministre délégué chargée de l’eau du Maroc, le tableau devient de plus en plus rouge en matière d’eau et il faut agir, surtout pour le continent Africain. «Environ 330 millions d’Africains soit le tiers de la population du continent n’ont pas accès à l’eau potable et 95% des terres africaines sont des terres qui dépendent des aléas du climat». Ces chiffres alarmants doivent réveiller les consciences selon Mme Afailal, et les pays africains doivent conjuguer leurs efforts autour de la question de l’eau pour constituer une « force de proposition et de plaidoyer » en vue de la préservation de cette ressource naturelle vitale.
«Les défis auxquels fait face la communauté internationale nécessitent une efficacité des politiques hydriques d’où la nécessité pour les pays africains de se doter d’une politique volontariste et d’une vision partagée à même d’assurer la stabilité et la sécurité hydraulique du continent», a-t-elle souligné.
La conférence internationale sur l’eau et le climat s’est structurée essentiellement durant ces deux jours autour de quatre grandes sessions qui ont couvert toutes les facettes de la gestion des ressources en eau en liaison avec les changements climatiques, entre autres : « vulnérabilité des ressources en eau aux changements climatiques ; place de l’eau dans la mise en œuvre de l’accord de Paris et des objectifs du développement durable ; Alliance Eau-Energie-Sécurité Alimentaire-Santé-Éducation ; Quelle place pour l’eau dans les mécanismes de financement liés aux changements climatiques » et une table ronde ministérielle spécialement sur l’Afrique : « l’Eau en Afrique : vers une justice climatique ».
Au total trois grandes recommandations ont sanctionné la conclusion générale de cette rencontre, entre autres réserver une journée officielle dédiée à l’eau à la COP22 pour continuer le processus instauré lors de la CP21 à Paris pour permettre une réelle visibilité des actions des acteurs de l’eau ; renforcer l’action et la coopération parlementaire sur l’eau et le climat et le développement durable aboutissant à la création d’un grand réseau et puis assurer l’hydro-diplomatie pour que chacun soit ambassadeur de l’eau.
Rappelons qu’il y a eu en tout 22 pays africains qui ont part à cette conférence, dont le Togo, représenté par une délégation du ministère de l’Agriculture et de l’Hydraulique et le Chargé des affaires à l’Ambassade du Togo au Maroc.
Rolande AZIAKA, Rabat.