Du 2 au 4 Avril 2019 à Montevideo, Uruguay, tous les acteurs, des secteurs public, privé, des industries et de la société civil intervenant sur les questions des produits chimiques, prennent part à la troisième réunion du Groupe de travail à composition non limitée sur la gestion internationale des produits chimiques organisée par l’ONU Environnement portant sur son programme mondial spécifique sur la gestion des produits chimique dénommée SAICM (en Anglais – Strategic Approach to International Chemicals Management).
Essentiellement lors de cette réunion, dont les travaux débutent ce mardi 02 avril ici en Amérique latine, le Groupe de travail examinera en détail l’Approche stratégique et la question de la gestion rationnelle des produits chimiques et des déchets au-delà de 2020 et devra élaborer des recommandations qui seront présentées à la Conférence internationale sur la gestion des produits chimiques à sa cinquième session. Le Groupe de travail à composition non limitée devrait également déterminer s’il faut recourir à d’autres informations pour appuyer le processus relatif à la gestion rationnelle des produits chimiques et des déchets au‑delà de 2020.
Il convient également de rappeler qu’il reste à peine un an pour atteindre l’objectif arrêté lors du Sommet mondial de 2002 sur le développement durable, selon lequel, d’ici à 2020, les produits chimiques devraient être utilisés et produits de manière que leurs graves effets néfastes sur la santé des êtres humains et l’environnement soient réduits au minimum.
Cette troisième réunion du Groupe de travail à composition non limitée vise à progresser sur la voie de l’objectif fixé par l’Approche stratégique pour 2020, y compris mettre en évidence les principaux domaines dans lesquels des mesures doivent être prises avant la cinquième session de la Conférence et déterminer les résultats positifs obtenus grâce à l’Approche stratégique qui pourront être célébrés à l’occasion de la cinquième session de la Conférence.
Pourquoi SAICM ?
Au paragraphe 23 du Plan de mise en œuvre de Johannesburg adopté lors du Sommet mondial sur Développement durable en 2002, les gouvernements ont défini l’objectif « d’atteindre d’ici 2020, que les produits chimiques sont utilisés et fabriqués de manière à réduire au minimum les effets négatifs importants la santé humaine et l’environnement »(voir annexe A). Cet objectif a ensuite été adopté dans le cadre du Approche stratégique de la gestion internationale des produits chimiques par la Conférence internationale de Gestion des produits chimiques à sa première session en 2006.
L’importance de la gestion rationnelle des produits chimiques pour la protection de la santé humaine et l’environnement, et donc pour le développement durable, a été reconnu à plusieurs égards. Reprises par des chefs d’État et de gouvernement et des représentants de haut niveau à Conférence des Nations Unies sur le développement durable, tenue à Rio de Janeiro en juin 2012.
Dans le document final de la Conférence intitulé « L’avenir que nous voulons », ils ont réaffirmé l’objectif d’atteindre, d’ici à 2020, la gestion rationnelle des produits chimiques tout au long de leur cycle de vie et des produits dangereux et déchets de manière à réduire au minimum les effets négatifs importants sur la santé humaine et l’environnement, comme indiqué dans le Plan d’application de Johannesburg.
L’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement, dans sa résolution 1/5, a salué l’importante contribution de l’Approche stratégique visant à faciliter l’action de toutes les parties prenantes pour une gestion rationnelle des produits chimiques et des déchets, et a souligné la nécessité de poursuivre et de renforcer les activités multisectorielles.
Guidé par la Déclaration de Dubaï sur la gestion internationale des produits chimiques, la Stratégie globale et le Plan d’action mondial, l’Approche stratégique fournit un cadre politique pour soutenir les efforts pour atteindre l’objectif du Sommet mondial. Il complète les produits chimiques internationaux et déchets en intégrant les accords multilatéraux sur l’environnement existants et en répondant aux besoins.
La SAICM est le seul mécanisme mondial qui couvre tous les produits chimiques agricoles et industriels, tout au long de leur cycle de vie. Il a créé un partenariat multipartite inclusif et global et plate-forme multisectorielle pour la réalisation de l’objectif du Sommet mondial de gestion rationnelle des produits chimiques d’ici 2020.
Cette approche permet une prise en compte équilibrée de tous les facteurs pertinents pour la gestion des produits chimiques, notamment l’identification des questions politiques émergentes, et fournit un cadre flexible pour action internationale qui complète et va au-delà des approches juridiquement contraignantes.
Si des progrès importants ont été accomplis dans la réalisation de l’objectif de 2020, les changements qui depuis sa création en 2002 et depuis l’adoption de l’approche stratégique en 2006, il est maintenant nécessité de réfléchir aux progrès accomplis dans la réalisation de l’objectif 2020, de comprendre la mise en œuvre et hiérarchiser les actions. Il existe également un besoin continu de comprendre et de traiter les défis et des capacités différents selon les pays en développement, pays à économies en transition et pays développés.
Rappelons que la gestion rationnelle des produits chimiques et des déchets devient un sérieux enjeu et défi pour tous les Etats. Dans une société où tout se jette, les déchets sont un enjeu qui touche à la santé des individus et à leurs moyens de subsistance, mais aussi à l’environnement et à la prospérité économique. Selon un rapport de la banque mondiale intitulée « What Waste 2.0 », le monde produit 2,01 milliard de tonne de déchets urbain solides par an dont au moins 33% ne sont pas traités correctement, c’est à dire dans le respect de l’environnement.
D’après ce rapport, la production de déchets sera multipliée par trois en Afrique subsaharienne et par deux en Asie du Sud, et que ces deux régions représenteront 35 % des déchets produits sur la planète en 2050. La région Moyen-Orient et Afrique du Nord devrait également doubler sa production de déchets d’ici 2050.
Rolande Aziaka, Association Welfare depuis Uruguay, Amérique Latine.